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Nos Souvenirs (the Sea of Trees) de Gus Van Sant - 2016

Nos Souvenirs (the Sea of Trees) de Gus Van Sant - 2016

Aurions-nous perdu notre sens de l'humour ou est-ce que Gus Van Sant regarde trop de telenovelas? Ce film a sérieusement été sélectionné à Cannes l'année dernière ou n'était-ce qu'un mauvais rêve? D'abord traduit par "la Forêt des Songes", ce mélodrame tout en miel et en pieux sentiments est devenu "Nos Souvenirs", titre qui paraît effectivement plus approprié à cet épisode plutôt réussi des Feux de l'Amour.

Arthur Brennan (surinterprété par un Matthew Mc Conaughey et son implantation capillaire toujours plus surprenante), veuf depuis deux semaines, décide d'effectuer son dernier voyage au pied du Mont Fuji. Le coeur de la forêt japonaise est réputé comme étant le lieu idéal pour mettre fin à ses jours. Les suicides y sont quotidiens malgré les avertissements du gouvernement.

A l'orée de cette abondance verte, Arthur n'hésite pas à franchir les frontières et les chemins interdits à l'image du Citizen Kane de Welles. Mais avec le talent en moins. D'ailleurs, au cas où vous hésiteriez à qualifier ce drame, la musique d'un autre temps est là pour vous rappeler que vous n'assistez à rien d'autre qu'au naufrage d'un cinéaste. Mais Gus Van Sant n'est pas dupe, il organise lui-même le déluge qui emportera tout sur son passage.

Nous sommes dans un film. Arthur ne peut donc pas se suicider en paix. Un homme agonise à ses pieds et c'est dans ce dernier élan de vie que notre scientifique rationaliste va se laisser aller à quelques révélations et autres rencontres mystiques. Ce nouveau périple à deux, pour trouver l'issue à cette forêt qui engloutit tout, se distille au gré des souvenirs du jeune veuf.

Entre silences pesants et regards inquisiteurs, Gus Van Sant tente d'élucider le mystère de la vie de couple. Mais même ses images du quotidien sonnent faux. Alors il s'arme de petits drames et de grandes tragédies pour capter ce qui ne s'explique pas. Mais le pompon est de nous vendre qu'aimer l'autre c'est connaître sa couleur et sa saison préférées tout en repassant ses chemises. Vraiment?

En définitive, la forêt devient un labyrinthe pompeux, lénifiant et bien-pensant où visiblement Gus Van Sant aime à se vautrer jusqu'à nous pondre une fleur, symbole ultime de la résilience ou de la fadaise puérile?

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