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Sleeper (Woody et les robots) de Woody Allen - 1973

Sleeper (Woody et les robots) de Woody Allen - 1973

Jadis, Woody Allen était un Groucho-Marxiste plein d'esprit. Il n'était pas encore une machine à remonter le temps pour touristes américains argentés. Il ne fanfaronnait pas encore dans des capitales européennes fantasmées pour le seul plaisir des nostalgiques d'un monde qui n'a jamais existé. Ce temps béni c'était en 2073.

Miles Monroe revient à la vie après 200 ans de cryogénisation. Plus de Greenwich Village, plus de légumes bios et surtout plus de sexe à vitesse manuelle. Désormais, dans cette société très inspirée du Big Brother de 1984, tout est blanc, aseptisé, robotisé, informatisé. C'est en s'inspirant de Charlie Chaplin que Woody Allen est plus visionnaire et plus insolent que jamais. C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleurs gags visuels. Buster n'est pas là mais Diane Keaton fait largement l'affaire. D'abord bourgeoise bohème décérébrée elle excelle tout autant dans le rôle de la guerillera convertie sous l'effet d'une bombe blonde aux yeux bleus d'1m80.

Ce film satirique n'a pas pris une ride parce qu'il est audacieux et qu'il plonge tête la première dans la passivité collective, sujet Ô combien actuel. La foule endormie se satisfait bien d'une machine à orgasme , de quelques robots esclaves et d'une boule en acier qui procure plaisir et léthargie.

Cette étrange comédie d'anticipation, certes mineure dans la carrière de Woody Allen, reprend néanmoins tous les leitmotiv du cinéaste : ses névroses, la dissection des rapports hommes/femmes, les méandres de la vie New-yorkaise . En pleine Guerre Froide et à la veille du Watergate, Allen s'essaye à la vision futuriste d'une Amérique pétrie de propagande et d'hypermilitarisation de l'espace au service d'une figure patriarcale, un Roosevelt désincarné qui ne voit pas plus loin que le bout de son précieux nez.

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