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Ecce Bombo de Nanni Moretti - 1978

Ecce Bombo de Nanni Moretti - 1978

Michele est un sale gosse de 22 ans qui vit encore chez sa mère, martyrise son père et materne sa soeur. Avec ses trois amis dadaïstes, il écume les bars à la recherche du temps perdu jusqu'à ce qu'Olga, une jeune schizophrène, fasse son apparition. Les âmes solitaires vont alors se prêter au jeu de l'introspection collective lors de "réunions d'autoconscience". Avec ce second film, Moretti ne s'est pas adouci. Meilleur technicien, il ose les travelling arrière, l'esthétique symbolique avec ses personnages qui observent le monde de l'embrasure de la porte. Moretti s'engage dans un cinéma douloureux mais jamais austère. Le cinéaste en serait presque sournois. Il nous fait rire aux éclats pour l'instant d'après nous faire ressentir le profond désespoir d'une jeunesse qui ne se supporte plus et qui ne supporte plus la vue de ces adultes qui veulent jouer aux copains par peur d'être des figures d'autorité légitime. Les parents sont démissionnaires, les enseignants marxistes ne veulent surtout faire subir aucune pression à leurs élèves durant les examens.

Une fois de plus, le cinéaste en colère n'oublie pas de désarticuler le cinéma grandiloquent avec son personnage de comédien aussi ridicule et survolté à la scène qu'à la ville. Enfin, c'est toute la société du spectacle qui prend du plomb dans l'aile dans ce décalage permanent entre la fonction sociale du "jeune" sans cesse interviewé, sollicité, incités à ne vouloir que s'amuser, être ambitieux et atteindre ses rêves alors que la réalité est bien plus morne. Beaucoup font semblant, s’exécutent, s'inventent un combat pour ne pas être seul et désespèrent de trouver un auditeur sérieux dans cet appel permanent à parler de soi. Mais personne n'écoute!

Film à voir absolument pour son moment de grâce avec les "maîtres chanteurs de la nuit".

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